Favoriser l’agriculture urbaine dans les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville
Dynamiser, végétaliser et lutter contre la précarité alimentaire de ces quartiers
Pourquoi ?
La crise du Covid-19 a mis en évidence la fragilité de nos systèmes alimentaires. Les chaînes d’approvisionnement à flux tendus, couplées aux importations massives de produits frais, limitent notre capacité de résilience. D’autre part, assurer à toutes et à tous un accès à des fruits et légumes de qualité reste un enjeu de taille, en particulier dans les villes. Pourtant, de nombreux espaces urbains et périurbains sont sous-exploités et pourraient être valorisés afin de rapprocher les lieux de production et de consommation1.
L’agriculture urbaine devra permettre la diversification de l’alimentation du plus grand nombre, notamment des citadins les plus précaires. D’autre part, la proximité immédiate entre la production et la consommation des produits permettra de diminuer l’empreinte carbone de leur transport. De plus, elle participera au dynamisme culturel et économique des quartiers qui la pratiqueront, notamment dans le cas des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV). Enfin, elle sensibilisera les habitants à la résilience alimentaire. Les partenariats public-privé (PPP) à l’échelle locale permettront de faire passer l’agriculture urbaine d’un paysage fragmenté d’expérimentations à but non-lucratif à un écosystème florissant d’activités urbaines.
Comment ?
- Identifier les terres exploitables au sein des quartiers prioritaires et des zones périurbaines. Une modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) permettra de transformer les espaces publics et privés non-utilisés en « zones agricoles ».
- Créer une plateforme numérique permettant la mise en relation des propriétaires de terrains publics ou privés, des entreprises agroalimentaires urbaines et des investisseurs privés. Cette plateforme pourra être développée au niveau national par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et sera proposée aux municipalités pour une miseen œuvre locale.
- Soutenir les acteurs privés à travers des incitations fiscales. Cela favorisera les investissements dans des projetsd’agriculture urbaine initiés sur la plateforme. Les coûts d’investissement seront ainsi couverts par le secteur privé, quipourra valoriser cette participation à travers des politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
- Recruter au sein de la jeunesse locale par l’intermédiaire du Service Civique. Proposer des contrats de 24 heures par semaine pendant 6 à 12 mois, avec une indemnité mensuelle prise en charge par l’État et l’entreprise. Les jeunes pourront également être inclus dans cette démarche dans le cadre du Service National pour une Agriculture Durable,proposé par le groupe Agriculture et Alimentation.
- Assurer des sources de revenus durables pour les entreprises agroalimentaires urbaines en leur offrant la possibilitéde signer des contrats avec des Établissements Recevant du Public (écoles, hôpitaux, EHPAD). Cette mesure pourra êtrecomplétée par une exonération de la taxe de vente.
- Assurer une alimentation diversifiée aux habitants locaux en réservant une partie de la production aux banquesalimentaires de ces quartiers. Il s’agira également d’inciter à l’achat de ces produits frais par les habitants locaux au travers de bons de réduction distribués selon l’implication de ces derniers dans les projets agricoles (employés permanents ou temporaires, bénévoles, achats réguliers, etc.).
Sources
(1) Bernard, A., Debrock, V., Hartmann, P., & Junger, A. (2017). Friches urbaines : comment revaloriser les sols par les cultures ?
URL:http://www.ird2.org/wp-content/uploads/2017/01/rapport-étudiants-UniLaSalle-Friches-et-agricullture-urbaine-2017.pdf