Mobiliser les ménages dans la lutte contre le gaspillage alimentaire
Pour rendre tous les acteurs de la chaîne responsables
Pourquoi ?
L’activité de consommation des ménages implique des pertes alimentaires considérables. Au total, d’après les chiffres de l’ADEME, la consommation privée des ménages et en restauration collective génèrent 33% des pertes alimentaires et gaspillages sur l’ensemble du circuit alimentaire1. La consommation des ménages au foyer est responsable à hauteur de 58% de l’ensemble de ces pertes2. Ainsi, selon l’ADEME, chaque personne gaspille 29kg de nourriture chaque année3. Ce gaspillage a un coût non négligeable pour les ménages, puisque, du fait des pertes réalisées, entre 100 et 160 euros seraient perdus annuellement par personne4. Le gaspillage alimentaire généré dans le cadre de la consommation en foyer comprend les pertes en amont de la préparation et consommation des repas, lorsque les produits sont périmés ou non ouverts, les pertes liées à la préparation et les pertes induites par les restes non consommés.
Pourtant, malgré l’ampleur de ces chiffres, aucune législation n’a été imaginée et mise en place pour encadrer et réguler le gaspillage alimentaire issu de l’activité de consommation des ménages. Il faudrait donc agir, par l’instauration de mesures de sensibilisation et la diffusion de propositions d’action, pour réduire les pertes associées à ce chaînon du circuit alimentaire
Comment ?
- Soutenir le développement des RÉGAL (RÉseaux de lutte contre le Gaspillage Alimentaire) à l’échelle régionale pour encourager l’implémentation de mesures de sensibilisation aux enjeux liés au gaspillage alimentaire. L’objectif des REGAL est de « mobiliser, à l’échelle d’un territoire, l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire », et de faciliter « la diffusion de l’information, la création de savoirs collectifs, l’émergence de projets »5. Les REGAL ont ainsi un rôle considérable à jouer dans la prévention du gaspillage alimentaire. Toutefois, ces réseaux ne sont pas encore présents dans toutes les régions. Il serait nécessaire de favoriser leur implantation sur le territoire et de les soutenir financièrement de manière pérenne, régulière et équitable, les REGAL recevant, pour le moment, des subventions occasionnelles de l’ADEME. La région pourrait participer à ce financement des REGAL.
- Rendre obligatoire les actions de sensibilisation et de prévention à portée éducative, pouvant trouver un écho dans les écoles. Les collectivités doivent se mobiliser pour fournir à chaque élève quatre heures d’information sur les enjeux du gaspillage alimentaire chaque année. Sur le modèle du programme de sensibilisation au développement durable mené par l’association PASSERELLES6, des organismes, coordonnés par les RÉGAL au niveau régional, peuvent intervenir dans les classes pour sensibiliser les consciences des plus jeunes. L’objectif est de réduire le gaspillage alimentaire à la cantine et de les encourager à moins gaspiller à la maison, avec leur entourage.
- Valoriser le tri et la collecte des biodéchets alimentaires pour réduire le gaspillage alimentaire lors de l’étape de la consommation. Aujourd’hui, seuls 30% des ménages français trient leurs déchets à la source7, d’après les chiffres de l’ADEME. Pour respecter la réglementation européenne qui statue sur l’obligation d’opérer une gestion séparée des biodéchets d’ici fin 20238, les collectivités doivent s’engager pour fournir à chaque ménage des kits de tri et des conteneurs pour le compostage, et organiser la collecte des biodéchets alimentaires, pour la production d’un compost de qualité vendu aux particuliers ou aux agriculteur.ice.s.
Sources
(1)